Dans l’absolu, personne n’est pressé de voir les années s’envoler. Mais 2024 fait partie de celles que beaucoup avaient hâte de quitter. Trop d’évènements consternant l’ont ponctuée. Emmanuèle en a fait l’inventaire.
Par Emmanuèle Jeandet.
Annus horribilis : l’expression exotique – c’est du latin ! – a été employée en 1992 par la reine d’Angleterre à la suite d’une année particulièrement tourmentée, illustrée notamment par les déboires conjugaux de ses enfants. Depuis l’expression est souvent utilisée dans la presse pour qualifier une période ou des situations pénibles. J’en profite donc pour qualifier l’année 2024 telle que je l’ai vécue, non pas dans ma vie personnelle, mais dans la consternation suscitée par les évènements nationaux, et internationaux qui l’ont ponctuée.
Regardons rapidement autour de nous : nous sommes un pays riche, par rapport à beaucoup et nous sommes privilégiés si nous nous comparons aux 8 milliards d’individus qui partagent notre planète. Pourtant, les inégalités s’accroissent, les services publics s’effondrent, trop souvent considérés comme inutiles ou peu efficients, concurrencés par des offres commerciales bénéficiant d’un atout formidable, celui de ne rien coûter aux autorités publiques ! Écoles, Hôpitaux, sont les premiers abandonnés mais les trains sont-ils à l’heure ? La poste est-elle encore un service public ? Transformer les gares en centre commercial ou les facteurs en travailleurs sociaux, permettra-t-il de renouer les liens sociaux et de prendre en charge tous ceux qui ont le plus besoin d’un soutien collectif ?
Regardons vers l’Europe : bien sûr perfectible, bien sûr parfois décevante, engluée dans une lourdeur bureaucratique qui la mine et des débats infinis qui l’empêche d’avancer, mais elle nous a apporté globalement depuis la moitié du siècle dernier, la paix et le confort des riches. Que vont devenir les valeurs portées par ses fondateurs, alors qu’aujourd’hui la guerre en Ukraine et le despotisme du V. Poutine nous hantent et terrifient ceux des États européens qui sont les plus proches voisins de la Russie.
Regardons de l’autre côté de l’Atlantique : l’arrivée de D. Trump nous promet au-delà de palinodies affligeantes, la mise en place d’un État uniquement guidé par des intérêts marchands et aux mains des plus riches et des plus puissants soucieux de s’enrichir toujours davantage !
Regardons le Proche Orient, dévoré par les conflits territoriaux, les haines et les attentats que plus personne n’arrive à arrêter.
Regardons la situation des femmes en Afghanistan, privées d’éducation, de sorties publiques, de toute forme d’existence sociale, elles n’ont même plus le droit de regarder par les fenêtres de leurs maisons qui vont être murées !
Je pourrais continuer ce catalogue désespérant, mais il n’apporte pas de solution :
Comment résister, défendre les valeurs d’humanité et de démocratie ?
Comment organiser une transitions écologique digne pour tous et efficace pour notre avenir ?
Ce sont ces débats et ces combats citoyens qui nous attendent tous, les jeunes comme les vieux, les hommes comme les femmes.