Voilà bientôt 6 mois que Catherine est soignée dans un centre de rééducation.
Elle connait tout le personnel avec qui elle a sympathisé au fil des jours. Les aides-soignantes courent tout le temps, quand elles passent devant la porte de sa chambre, elle a à peine le temps de les voir. Parfois, elle prend quelques secondes pour leur poser une question.
Par Catherine Lenord
Comment vivez-vous la pandémie ? demandais-je un jour à une aide-soignante.
– Quand je rentre chez moi, je retire mon masque. Vous vous rendez compte, s’exclama-t-elle, il est très difficile de le garder 12 h par jour au travail ! On a du mal à respirer, on a hâte de le retirer en rentrant, on a hâte d’aller manger. Au déjeuner, on est séparés d’au moins 1 mètre. Il n’y a plus d’accolades ni de fous rires comme avant. Et on ne se reçoit plus entre collègues pour boire un café. On s’entend bien dans le service mais ce n’est plus comme avant.
Maintenant on s’isole tout le temps pour ne pas être contaminée. A l’extérieur, je fais mes courses aux heures creuses pour croiser le moins de monde possible. Et quand je rentre, je reste prudente, je respecte la distanciation physique avec mes proches. Il n’y a plus de fêtes de famille. C’est quand même déchirant de ne plus pouvoir embrasser ses petits-enfants ni de voir leur regard malheureux !