Catherine fait partie de ces personnes qui ont choisi leur métier avec enthousiasme. Mais au bout de 14 ans, la lassitude a fini par se faire sentir. Pour retrouver un nouvel élan, Catherine a donc décidé de changer de métier. Pourquoi s’est-elle lancée ? Pourquoi d’autres ne le font pas ? Elle partage son expérience.
Par Catherine Lenord
Changer de profession, changer, changer, faire autre chose. Cette idée ne me lâchait pas. Après 14 ans, le métier de laborantine était décidément trop répétitif. J’en avais assez de toujours faire le même travail, les mêmes gestes, les mêmes analyses bactériologiques ou médicales. Je ne trouvais plus aucun intérêt à tester l’urine ou le sang des autres, à chercher des bactéries dangereuses dans des aliments souillés par des mains non lavées.
L’ennui avait remplacé l’intérêt que j’avais au début. Le contact me manquait et plus particulièrement le contact avec les enfants, moi qui n’en avais pas.
Je me suis donc décidée à passer le concours de professeur des écoles.
J’ai donc commencé à prendre des cours par correspondance avec le CNED tout en continuant mon activité professionnelle.
Je n’ai rien dit à mes collègues. Ils étaient trop installés dans leurs habitudes. Ils n’auraient pas compris. Eux, ils avaient une vie de famille, moi pas. Et à vrai dire, je craignais leurs commentaires négatifs.
J’avais envie d’avancer, de me sentir différente. Si eux se résignaient, c’était, à mon avis par manque d’ambition.
Concilier études et travail a constitué l’épreuve la plus difficile car cela revenait à me priver de toute liberté le soir et les week-ends même si cela m’enrichissait. Cette nouvelle perspective me motivait.
Ces cours m’ont permis de franchir la première étape et d’accéder à l’IUFM, le centre de formation des professeurs des écoles.
J’étais reçue sur liste d’attente, je devais espérer qu’une place se libère et pendant ce temps, je continuais mon travail de laborantine… en m’ennuyant.
Un jour, c’est par un coup de téléphone que j’ai appris que j’avais une place. Il s’agissait de faire un remplacement dans l’Eure à 1 heure de route de chez moi, c’était à prendre ou à laisser et je devais répondre immédiatement sinon le poste n’était pas gardé. J’ai accepté.
Je n’étais pas préparée à exercer. La formation de 2 ans n’est venue qu’après, elle devait me permettre de devenir titulaire.
J’ai donc commencé en tant que remplaçante. Divers conseillers pédagogiques venaient dans la classe pour me conseiller et c’est comme ça que j’appris mon métier.
Ce rôle de remplaçante me convenait parfaitement, il me permettait de transmettre mon savoir tout en changeant souvent d’environnement.
Le contact avec les enfants se passait bien quelle que soit la classe. Alors je suis restée remplaçante.