La démission d’Elisabeth Borne de ses fonctions de première ministre a été vivement commentée à la résidence Trianon de Rouen. Un homme aurait-il été traité de la même manière ?
Revue de presse de la Résidence Trianon à Rouen.
Avec : Alain, Bernadette, Christine, Daniel, Danièle, Evelyne, Joëlle, Marie-Claude, Monique, Odette, Odile, Rolande, Sabine, Thierry.
Extraits des échanges
Thierry : Gabriel Attal vient d’être nommé Premier ministre, il est sans doute très intelligent mais il ne connait pas les gens, il n’a pas d’expérience de la vie.
Marie Claude : Ce remaniement implique aussi la disparition médiatique d’Elisabeth Borne qui est retournée à son poste de députée. Diriger un gouvernement quand on est une femme est très difficile. Dès sa nomination, des doutes ont été exprimés, de toutes parts, quant à sa capacité à assumer son rang. Finalement, elle a su faire face à toutes les attaques, elle n’a jamais perdu la face et maitrisait toujours les sujets qu’elle abordait ; elle travaillait ses dossiers et ça se voyait. Elle n’aura sans doute pas marqué l’histoire, mais ce n’est pas grave, elle a été digne de sa fonction.
Odile : C’est une femme qui fait front, elle a une présence, il faut lui reconnaitre ça. A l’Assemblée nationale, on s’attaque parfois aux femmes de manière odieuse. Elisabeth Borne n’a pas été épargnée.
Danièle : Vu les circonstances, notamment l’absence de majorité, prendre certaines décisions n’a pas dû être facile.
Thierry : Il fallait un certain aplomb pour affronter toutes les critiques.
Marie Claude : En tant que femme, elle a reçu beaucoup de coups et elle n’était pas tellement soutenue. Quand Edith Cresson a été nommée Première ministre sous François Mitterrand, il s’est produit le même phénomène mais Edith Cresson a moins bien résisté.
Même si cela reste rare, il est bon de voir des femmes qui s’imposent en politique. Angela Merkel est restée au pouvoir très longtemps en Allemagne ! En France, certaines villes comme Paris et Lille sont dirigées par des femmes qui sont élues et réélues. C’est formidable, elles s’inscrivent dans la durée.
Daniel : Je me souviens aussi de Margareth Thatcher en Angleterre que tout le monde critiquait. Elle était très impopulaire mais au moment des élections, tout le monde revotait pour elle.
Rolande : Il y a des femmes qui voudraient vraiment changer les choses. Mais on leur met des bâtons dans les roues.
Christine : Ce qui se passe en politique existe aussi ailleurs. Je l’ai vu à mon travail ; on disait aux femmes : « vous êtes les égales des hommes donc vous allez porter des charges lourdes » mais ce n’est pas ça l’égalité femmes-hommes. L’égalité, c’est accéder aux mêmes responsabilités dans les mêmes conditions et avec la même confiance.
Thierry : Quand une femme est la première à occuper un poste important, c’est toujours compliqué pour elle. Elle est mal accueillie. Je me souviens des difficultés rencontrées par la première femme nommée chef de service au sein de la TCAR, l’opérateur qui gère les transports en commun de Rouen. Pour se faire respecter, il lui a fallu montrer beaucoup de détermination.
Les enjeux ne sont pas les mêmes, mais je ferais le même constat pour Elisabeth Borne : Pour s’imposer, il lui a fallu être courageuse.