Autant j’étais vaillante au démarrage de ce projet, m’attelant à écrire un petit texte tous les deux jours, autant aujourd’hui je suis bien obligée de reconnaître que plus ça va, moins ça va.
A deux doigts de la nouvelle étape de « presque-bientôt-un début-de déconfinement mais… », j’en ai perdu le fil du décompte des jours, c’est vous dire… Hier je ne sais pas pourquoi, pas moyen d’être jeudi de toute la journée, j’en ai zappé une conférence zoom que je m’étais promis de suivre pour réfléchir au fameux jour d’après.
Sûrement un brin de lassitude et surtout, je crois, une overdose de mots. Faut vous dire qu’en une cinquantaine de jours, comme beaucoup d’entre vous j’imagine, j’en ai absorbé des mots et des mots, à la radio, un peu aussi à la télé, beaucoup dans la presse, j’en ai avalé des chroniques, des éditoriaux, des articles de fond, des polémiques, des avis sur tout et sur rien sur les réseaux sociaux. Je frise l’indigestion. Gavée je suis.
Pour les jours qui viennent, je vais me concentrer sur des choses qui vont m’occuper les mains autrement que sur mon clavier, je retourne à ma machine à coudre – mon process de masques est maintenant bien rôdé – je vais aussi aller m’occuper des travaux chez moi qui vont enfin pouvoir démarrer.
Et pour lâcher un peu l’actualité qui se répète, se contredit, se re-répète, comme j’ai fini toute ma réserve de bouquins, en attendant la réouverture des librairies et bibliothèques je vais relire le Rouge et le Noir, jamais rouvert depuis l’adolescence… ou plutôt je vais ESSAYER de relire car mon édition poche est imprimée en caractères de fourmis. Quand je vous dis que rien ne va plus !
Bon finalement, à force de ne pas vouloir, je l’ai pondu quand même ce texte …
Allez à plus ! Pas de panique, ce coup de mou va me passer avant qu’arrive la pluie.
Martine Lelait – 9 mai 2020