Le blog Les Curieux Aînés existe depuis bientôt 5 ans, et Martine y collabore depuis les débuts.  Martine a eu envie de prendre un peu de recul et de porter un regard sur cette participation.

Par Martine Lelait.

Le maintenant bien connu Festival littéraire havrais « Le Goût des Autres » se tenait pour sa 14ème édition du 16 au 19 janvier. C’est dans ce cadre que j’y ai entendu Kamel Daoud invité au théâtre de l’Hôtel de Ville ainsi que d’autres auteurs et autrices à la librairie la Galerne et notamment Rebecca Lighieri et Virginia Tangvald.

Prix Goncourt avec « Houris », Kamel Daoud paie d’ailleurs très cher sa liberté d’écrire puisqu’il ne peut plus rentrer en Algérie où son compatriote Boualem Sansal a été arrêté et incarcéré.

Je suis toujours personnellement très curieuse des rites et rituels, des habitudes d’écriture que s’imposent les écrivains. Ainsi, si la parisienne Rebecca Lighieri (qui écrit aussi sous son vrai nom d’Emmanuelle Bayak Tam) précise n’écrire que dans des cafés au milieu de leur agitation permanente, d’autres ont besoin de leur bulle de calme, voire d’un lieu à eux et pour cela hors de leur domicile, ainsi que d’horaires fixes pour écrire.

K.Daoud qui, avant d’être romancier a été journaliste, expliquait la différence entre se mettre à sa table pour travailler à son rythme à un roman et devoir pondre chaque jour une chronique qui doit impérativement arriver au journal pour telle heure précisément. Cela restant par ailleurs très formateur, obligeant à une véritable rigueur et régularité dans le travail.

Ici aux Curieux Aînés, nul stress de cet ordre. Personne pour nous marquer à la culotte, ni nous déclencher un compte à rebours. Participer, c’est bien sûr produire, mais comme en agriculture, il y a les petits producteurs et les gros ! Les comités de rédaction mensuels autour de Véronique et Laurent permettent d’aborder des thématiques, des sujets d’actualité ou de préoccupation du moment, de voir qui a envie d’écrire sur quoi, et surtout sous quel angle aborder le sujet. Après chacun écrit comme il peut, quand il le peut, au rythme qui lui convient.

C’est une liberté qui me convient personnellement très bien ; je peux ainsi rester plusieurs semaines sans rien écrire du tout parce que trop prise par ailleurs ou parce que pas d’idée précise sur laquelle écrire, comme je peux produire plusieurs articles en quelques jours, y compris sur des sujets que je n’avais pas imaginés quelques jours plus tôt… ce qui est d’ailleurs le cas de celui-ci !