Après soixante ans de vie à Paris, Thésy a déménagé à Rouen, pour y passer avec son mari, sa dernière tranche de vie. Récit de son intégration.
Par Thésy Bionnier
Parisienne depuis 60 ans, inconditionnelle de cette capitale si riche en histoire, expos, théâtres, concerts, aux quartiers si variés, j’ai décidé à près de 80 ans de quitter cette ville tant aimée. Pourquoi ? Depuis que l’arthrose a fait son apparition dans mes articulations, les déplacements sont devenus plus difficiles, les transports en métro plus adaptés. Du coup, mes sorties se sont réduites. Donc grande décision : mon mari et moi avons choisi de rejoindre une ville où la vie culturelle serait plus facilement accessible, et où nous pourrions trouver un appartement plus grand dans nos moyens de retraités.
Quelques années auparavant, j’avais découvert Rouen lors d’une visite organisée avec mon association. Notre guide avait su nous montrer la richesse de cette ville. Mon mari et moi y sommes retournés en repérage et Rouen s’est imposé à nous. D’autant plus facilement que ce ville moyenne se situe non loin de Paris et de la mer.
Compte tenu des critères très précis donnés aux agences rouennaises, j’ai mis un an avant de trouver ce qui sera sans doute mon dernier lieu de vie. Beaucoup de visites de beaux logements neufs mais toujours quelque chose qui clochait : revenus trop faibles, ou alors trop importants, ou alors pas le bon statut, ou encore pas d’ascenseur, pas de parking, pas de commerces etc. Enfin la perle rare : un bel appartement proche des transports, d’un centre commercial, d’un cinéma, d’une bibliothèque et d’un marché.
Dès notre installation, j’ai pris contact avec la Maison des Aînés que j’avais repérée lors de mes recherches et je me suis inscrite au « café philo ». Dès les premières séances, j’ai sympathisé avec deux adhérentes qui sont devenues des amies. Mais l’arrivée du Covid et le confinement qui a suivi ont tout interrompu. Déception et grande impatience de faire la connaissance de ma nouvelle ville. Heureuse surprise durant cette période : je m’aperçois que mes voisins sont très chaleureux ; comprenant que nous entrons dans la catégorie des personnes vulnérables, ils nous proposent de faire nos courses.
Dès la mise en place du Pass sanitaire, j’ai repris les ateliers des ainés et de la MJC. Ainsi je me suis construit un petit réseau d’amis qui m’aident à découvrir Rouen, sa vieille ville, sa métropole et je suis étonnée de sa richesse culturelle.
Désormais bien intégrée à Rouen, j’ai un grand plaisir à marcher sur les rives de la Seine sans oublier pour autant les 37 ponts de Paris.