Importants et requinquants, les liens intergénérationnels ! Certes. Mais comment en vivre quand on n’a pas, ou quand on n’a plus, de petits-enfants autour de soi ? En s’intéressant aux jeunes qui ne sont pas de sa famille. C’est l’histoire de Ninja qui a construit une belle relation avec Emma.
par Ninja
Ça commence par un « il était une fois » !
Il était une fois une petite fille, répondant au fabuleux prénom d’Emma. Elle vient tous les mercredis chez ses grands-parents, des voisins. Passant régulièrement près de leur jardin, qui longe un trottoir que je longe souvent, la voilà, un mercredi, qui me fait un sourire. Je m’arrête pour lui parler. Je lui demande son prénom et, réciproquement, je lui donne le mien. De ce jour-là s’est créé un lien merveilleux et des échanges chaleureux. Après quelque temps, je l’ai invitée pour un goûter chez moi, car je n’ai plus la joie de recevoir ma petite-fille de sang, 22 ans, qui a pris son envol et de la distance avec sa grand-mère.
Chacune a parlé de sa vie. « Je suis bavarde » a reconnu Emma. Et moi de lui rétorquer : « Moi aussi ! ». Je lui ai montré des photos, des dessins d’enfant que je conserve religieusement et aussi mes écrits, mes poésies…
Emma s’est exclamé : « Quelle bonne idée, je vais faire comme vous et me mettre aussi à collecter des mots, des photos et des dessins. Dès ce soir, je vais demander à ma maman de m’acheter un carnet. »
Et c’est ainsi que, de fil en aiguille, nous avons tissé un lien. Emma, dix ans, et Ninja, soixante-dix-sept ans, sont devenues amies et complices. Emma me téléphone, prend de mes nouvelles régulièrement. Elle m’a même invitée chez ses grands-parents pour prendre un goûter qu’elle avait préparé et qui était similaire au mien ! On a joué, chanté. Elle a beaucoup éclaté de rire, et son regard a étincelé. Emma n’est pas de ma famille, pourtant, nous sommes bien ensemble. Comme quoi, les relations intergénérationnelles peuvent naître à chaque carrefour. Il suffit de peu de choses, savoir regarder, savoir écouter, « prendre le temps, de temps en temps, d’accorder du temps aux petits-enfants, comme le chante Yves Duteil, ainsi parvient-on à prendre un enfant par la main, par le cœur.
Emma, c’est une fleur dans mon jardin, une étoile dans ma nuit, une chanson douce qui me berce.
Sa présence, son sourire, sa jeunesse, éclairent et adoucissent ma vieillesse… Nos rencontres sont des petits bonheurs qui embellissent ma vie.