Elle partait perdu pour les JO, Martine…Pas assez sportive ni chauvine. Et pourtant, elle a plongé. Dès la cérémonie d’ouverture dont elle rappelle les grands moments à quelques jours du lancement des jeux paralympiques.

Par Martine Lelait

Avant même le démarrage officiel des Jeux Olympiques, j’en avais déjà ras la casquette !

Des semaines, voire des mois, que l’on nous tartinait avec l’olympisme, ses valeurs, les préparatifs des jeux, le suspense – se baignera-t-on dans la Seine ou pas ? , qui seront les porteurs ultimes de la flamme ? , quelles stars participeront à la cérémonie d’ouverture ? -. Comme s’il n’y avait pas d’autres sujets d’actualité plus brûlants que ce soleil qui, lui, n’en finissait pas de ne pas venir.

Ras la casquette de ce décompte des dernières heures où la télévision s’est crue obligée de faire du direct non-stop, quitte à répéter en boucle tout ce que l’on savait déjà, tout ce que l’on ne savait pas encore, tout ce que l’on subodorait, parler pour parler, pour occuper le terrain jusqu’à plus soif.

Ras la casquette aussi du chauvinisme français ou de celui des journalistes français qui n’ont à la bouche que leurs champions, français bien sûr, et les médailles qu’ils sont susceptibles de remporter. A se demander parfois où est réellement la beauté du sport pour le sport en dehors de toute convoitise pour l’or, l’argent ou le bronze.

Ras la casquette aussi de cette hypocrisie, où d’un côté l’on nous vante les vertus du sport, – il faut absolument bouger, combattre la sédentarité -, et où, au démarrage de la flamme olympique à Rouen, et sûrement dans tous les lieux où la flamme est passée, deux sponsors de boissons les plus contestables sur leur niveau de sucre, je ne dirai pas leur nom mais vous les connaissez forcément, distribuaient à tours de bras, leurs canettes de soda dès 8 heures du matin !

Vous l’aurez compris, je ne suis pas une grande sportive, ni même une petite, et je ne regarde que très rarement les compétitions à la télévision. De même, je suis complètement ignare quant à l’actualité musicale ; je connaissais Lady Gaga de nom seulement, sans savoir ce qu’elle chantait, idem pour Aya Nakamura, je suis même obligée de rechercher pour ne pas écorcher son nom, je n’avais jamais entendu parler du groupe de métal Gojira…

Malgré tous mes handicaps de départ, là, je suis bien forcée d’avouer que j’ai vraiment été bluffée par la cérémonie d’ouverture !

Certes, comme Rouennaise, je connaissais un peu Thomas Jolly et sa Piccola Familia et j’étais ravie qu’il se soit vu confier les manettes de l’organisation de cette cérémonie.

Les superlatifs me manquent pour dire mon émerveillement devant ce spectacle hors normes, les trouvailles de génie, la grandeur monumentale et bien sûr la bravoure de tous ces publics et artistes qui ont défié la pluie s’étant abattue sur la Seine.

Quelques moments particuliers parmi tous ceux que j’ai appréciés : le démarrage dans la dérision avec Jamel Debbouze égaré dans un stade vide, la poursuite de la flamme dans le métro, les catacombes, les danseurs aériens accrochés aux échafaudages de Notre-Dame, les tableaux du Louvre désertés de leurs personnages venus aux fenêtres pour assister au spectacle, les statues dorées, émergentes de l’eau, de femmes mises à l’honneur, les défilés de mode sur la passerelle, Philippe Katerine en Dyonisos couleur Stroumpf, Juliette Armanet et sa très féérique interprétation d’Imagine, le cheval d’argent au galop sur la Seine, la vasque qui s’envole accrochée à un ballon de lumière et plus largement, la part belle faite à la diversité.

Dirais-je que je suis réconciliée avec les Jeux Olympiques, sûrement pas, mais je garderai au cœur ce spectacle aussi démesuré et surprenant qu’inégalé.