A chacun ses goûts musicaux. Les Finlandais feraient bien s’en souvenir plutôt qu’obliger les jeunes à déguster de la musique classique sur leurs plages. 

Par Marie H. 

Les Finlandais, peuple modèle s’il en est, sont à l’origine d’une initiative qui pourrait dégoûter leur belle jeunesse de la musique classique. Les autorités finlandaises ont en effet entrepris de diffuser de la musique classique sur leurs plages (la Baltique est une mer moins bleue que notre Manche, c’est dire la gaieté dégagée par ses longues étendues de sable), ceci en vue de décourager les rassemblements de type rave-parties. 

Et vas-y que je te déverse pêle-mêle et fortissimo le léger Danube Bleu, la victime des répondeurs administratifs, des banques, assurances et consorts à savoir les Quatre Saisons de Vivaldi et la si discrète chevauchée des Walkyries de Wagner, j’en passe et des plus maousses.

Nous savions que les jeunes étaient des indésirables, des empêcheurs de dormir en rond, mais les adultes ne s’étaient pas encore arrogé le droit de leur interdire de vivre leur jeunesse au son de leurs musiques, aussi rappeuses et électro-défoncées qu’elles soient.

Chacun ses goûts et ses dégoûts : certains préfèrent le bruit des bottes rameneuses d’ordre, d’autres redoutent le bruit sourd des pantoufles.

Nous dansons tous au bord de l’abîme. Or, rassurez-vous : dormir au bord de l’abîme peut se révéler tout aussi dangereux et bien moins agréable. Laissez les jeunes danser au son de leurs musiques et arrêtez de leur faire croire qu’il existe des musiques ennemies, dans le genre musique classique égale défense de vivre. Que penseraient le joyeux Mozart, Beethoven le révolté et Chopin le guerrier des Polonaises militaires, de l’usage coercitif que vous faites de leurs œuvres ?