Pourquoi tant de bras, d’épaules, de jambes tatoués ? Est-ce juste un phénomène de mode ? Pour le comprendre, Ninja est allé interviewer une tatoueuse professionnelle, Lulu, et une tatouée, Jade.
Par Ninja
Un nouveau phénomène de société se développe : le tatouage.
Après le street-art qui a eu son succès, voici le body art !
Le corps devient un support pour écrire son histoire grâce à ses souvenirs, ses émotions, parfois ses cicatrices.
Et ce corps apprivoisé sert de toile de fond pour affirmer son d’identité, ou peut-être la chercher.
Se tatouer peut vouloir dire grandir, évoluer. « Défusionner » de l’histoire familiale.
Ainsi, non seulement on « casse » certains codes mais on transporte aussi son histoire…
Une forme d’évolution
Autrefois le tatouage était considéré comme mauvais genre, destiné aux prisonniers, voyous, garçons de mauvaise vie !
Aujourd’hui, c’est toute une population qui adopte le tatouage.
C’est le cas de Jade, 22 ans qui a toujours aimé l’art.
Hypersensible, esthète.
Le corps de Jade est le témoin de tous ses « ressentis ». Un jour, c’est un monstre qui apparait sur sa peau, un autre jour, un masque japonais.
Est-ce une contradiction ? ou au contraire un moyen d’affirmer ses différences ?
Un moyen de dire à travers une image… Le tatouage peut remplacer les mots
Un baume sur ses blessures.
Jade accepte ses contradictions et ses humeurs changeantes.
Elle ne regrette rien, il y a toujours possibilité de retoucher le tatouage…
Lulu, une tatoueuse professionnelle, a trouvé dans le tatouage de la créativité, de la liberté, une certaine fierté. Elle accompagne ses clients dans leur démarche et sans doute aussi dans leurs désirs et leurs interrogations.
Comment répond-elle aux différentes demandes qui lui sont faites.
La peau est un tissu, c’est elle qui écrit dessus.
La peau est un cache… parfois, une personne vient la voir avec, comme demande, de dissimuler une méchante cicatrice. Certaines femmes ayant subi une opération, le plus souvent une ablation d’un sein, se font tatouer pour rendre plus belles les cicatrices.
Lulu tatoue des émotions comme un mot de passe.
Mais la mode est parfois l’unique enjeu du tatouage comme par exemple pour cette femme de quarante ans qui, auparavant, préférait les piercings. « Plus j’en fais plus j’ai envie d’en faire » dit-elle. Une sorte de collectionneuse…
Cette démarche, tout le monde la connait… Et de près ou de loin, chacun a pu croiser quelqu’un qui s’est tatoué le nom de son ami, de son amie pour prouver son amour ! Une vision un peu ancienne du tatouage mais se faire tatouer le nom d’une personne aimée c’est toujours l’avoir dans la peau. Une sorte d’appartenance. Et si après on change d’avis ?