Pourquoi l’abstention aux élections, qu’elles soient municipales ou présidentielles, est-elle devenue si importante ? Et si c’était était le signe d’un désamour pour la politique et d’une défiance envers la démocratie ? Comment redonner le goût de la chose publique et remobiliser les citoyens ? Et si les conseils de quartier devenaient un levier ? Une enquête en six épisodes.
Par Martine Lelait
Des propositions pour l’avenir
Récemment dans une des réunions hebdomadaires qu’organise le nouveau maire de Rouen via l’application Zoom avec les citoyens qui peuvent ainsi l’interpeller directement, un habitant, Sébastien, disait n’avoir jamais osé aller dans un conseil de quartier car il trouvait que cela sonnait carrément désuet, « vieux jeu ». Il faut absolument remédier à ce manque d’attractivité et rebooster l’image de ces conseils en commençant peut-être par les appeler autrement, ce qui éviterait un travers parfois rencontré, la confusion entre conseillers de quartier et conseillers municipaux.
Des témoignages recueillis, émergent quelques pistes qui n’épuisent cependant pas la question :
Il semble qu’il faille asseoir la légitimité de ces instances quel que soit leur nom, en élargissant leur représentativité : cela pourrait passer par un mixte de volontaires et de représentants tirés au sort.
Revient également régulièrement la nécessité d’éviter le piège de la « pseudo-démocratie » ou de la « fausse concertation » par laquelle la Ville solliciterait l’avis des conseils sur des projets déjà ficelés, bouclés… Faire en sorte que les conseils soient consultés sur les projets avant qu’ils soient arrêtés, sur les questions qui vont soumises au Conseil Municipal ; Rémy insiste aussi sur l’importance d’avoir des retours sur les décisions finalement prises et, transparence oblige, lorsque le projet n’aura pas pu se faire, d’en expliciter les raisons, techniques, juridiques, financières… L’abstention a été importante lors de ces dernières élections municipales, il convient de ne pas alimenter davantage la défiance qui peut exister envers les élus en n’expliquant pas le pourquoi des décisions.
-Il faudrait également que les conseillers de quartier soient davantage repérés, qu’ils deviennent en quelque sorte les ambassadeurs du quartier pour aller au-devant des habitants (sans toutefois se substituer aux élus de quartiers) et rester des interlocuteurs de proximité au quotidien.
Ce ne sont que quelques idées qui n’ont pas la prétention de tout résoudre mais des pistes assurément à ne pas négliger…
Déjà parus :
– A Rouen, le nouveau Maire à la reconquête des citoyens.
– Un conseil de quartier, c’est quoi ?
– Un conseil de quartier vu du dedans
– Retour sur l’expérience rouennaise
– Le bulletin, un outil suffisant pour communiquer sur le quartier