Aujourd’hui, premier jour de déconfinement. La liberté enfin retrouvée…
Que faire pour fêter ce jour tant attendu ?
Une balade en forêt ?
Oui, mais… en a-t-on le droit ? Et puis, je n’ai pas commandé un bus FIL’OR… (bus à la demande).
Faire une « virée » magasins ?
Oui mais… y aura-t-il beaucoup de choix ? Et puis, l’attente sera sans doute très longue.
Bref, j’invente toutes sortes de prétextes pour ne rien faire.
Serais-je devenue timorée, au point de craindre le monde extérieur ?
Il faut y remédier immédiatement.
Que faire, alors ?
Ah oui j’ai trouvé !
Aller à la gare, me faire rembourser mon billet de train.
En route !
Quel n’est pas mon étonnement de découvrir si peu de monde dans les rues. Les personnes que je croise jettent des regards méfiants, voire hostiles, prennent « le large » et s’écartent consciencieusement les uns des autres.
Me voilà à la hauteur de la Bibliothèque François Villon ; une jeune fille souhaite entrer : pas de chance ! La porte est fermée. Mine déconfite, toute penaude, elle s’en va.
J’atteins mon but. De loin, je suis observée par les agents de sécurité de la gare, qui filtrent les voyageurs ne portant pas de masque.
– Madame ! Port du masque obligatoire.
– Pas de problème Messieurs, je l’enfile tout de suite.
Obligation aussi de se désinfecter les mains.
J’ai enfin l’autorisation de passer, avec un grand sourire de ces Messieurs.
Cinq mètres plus loin, nouveau contrôle :
– Où allez-vous ?
– Me faire rembourser mon billet de train.
– Passez par-là, à tel guichet.
Enfin je suis arrivée. Un grand sourire m’accueille, ouf ! ça repose.
Vous appelez ça : liberté ?
Rose – 21 mai 2020