Depuis quelques mois, dans le cadre de leur formation, des étudiantes en 2ème année de BTS en Économie Sociale et Familiale (ESF) se joignent régulièrement aux rendez-vous publics des Curieux Aînés.
Fin janvier, ce groupe et leurs professeurs ont invité nos rédactrices au Lycée Flaubert pour déjeuner et échanger. Un accueil chaleureux leur a été réservé et après un repas très convivial, elles se sont mises au travail. Des discussions en petits groupes leur ont permis d’aborder différents sujets de société. Nos rédactrices racontent.
2ème épisode avec Isabelle P.
A chaque génération sa réalité.
Kathleen, Mulan et Élisa sont âgées de 20 ans tandis que j’en ai 62. Cette différence qui nous sépare ne semble poser aucun problème dans la mesure où mon âge n’est pas très éloigné de celui des parents des trois jeunes femmes. A leurs yeux je ne suis pas une « personne âgée », mais d’ailleurs, qu’entend-on par cette expression ?
Pour les étudiantes, la véritable différence entre les générations se situe au niveau du ressenti, une manière d’appréhender les problèmes, ceux liés à la santé, notamment. Être malade depuis longtemps, perdre son autonomie, font partie des marqueurs concrets du vieillissement.
Mais, ce qui accentue les différences entre chaque génération tient aussi à la manière dont chacun a construit sa vie en fonction des habitudes de son époque.
Les temps changent, les impératifs se transforment.
Les jeunes d’aujourd’hui profitent de nouvelles possibilités qui n’existaient pas quand leurs parents avaient 20 ans. L’organisation de la société était également toute autre, l’accès aux études longues était beaucoup moins développé.
Comment cela se traduit-il dans la relation parents-enfants ? Que partage-t-on ? Quel impact la différence d’âge a-t-elle sur l’éducation, le partage d’activités ou le choix des vacances ?
Parmi toutes les différences évoquées, celle de l’entrée dans la vie professionnelle apparait comme particulièrement évidente : elle n’était pas du tout abordée de la même manière, il y a quarante ans. Le père d’une des étudiantes a commencé à travailler à 14 ans.
Kathleen, Mulan et Élisa se projettent autrement dans leur vie professionnelle qui correspond à un véritable choix personnel. A 20 ans, elles sont toujours étudiantes, elles apprécient leur cursus et envisagent de s’engager pour une année supplémentaire de spécialisation. Elles veulent continuer à découvrir ces métiers d’avenir, tournés vers l’humain.
Elles s’interrogent cependant sur leur capacité à se projeter sereinement dans la vie active, sur le niveau de responsabilités qu’elles sauront assumer et pour quel public : enfants, handicapés, personnes âgées ?
La conciliation entre vie professionnelle et vie familiale est un autre sujet de préoccupation.
De nos jours, l’entrée dans la vie professionnelle a lieu plus tard, à un âge plus avancé. Du coup, les différentes étapes de la vie se retrouvent décalées. Rien à voir avec ce qu’ont vécu les générations précédentes.