Les Curieux Aînés tendent leur micro à tous ceux qui ont envie de commenter l’actualité, y compris à ceux qui vivent dans une maison de retraite. En janvier, ce sont les résidents de la Rose des Sables à Rouen qui se sont exprimés devant les correspondantes des Curieux Aînés, Aminat et Lise.
Ce jour-là à l’atelier revue de presse de la Rose des Sables, se trouvaient Brigitte, Dania, Françoise, Gérard, Jean-Louis, Marie-Madeleine et René. L’actualité les a interpellés.
Il n’y a plus de saisons.
Marie-Madeleine : Il parait que la couche d’ozone se régénère. C’est étonnant.
Françoise : L’hiver, il fait chaud, peut-être que les saisons s’inversent. Dans les pays froids, il fera chaud et, dans les pays chauds, il fera froid en hiver.
Brigitte : On ne fait pas attention à notre environnement, il y a des décharges partout.
Françoise : Il y a des bouteilles par terre dans les rues.
Jean-Louis : La mer est prise pour une poubelle, il suffit de regarder les déchets qui s’y trouvent.
La réforme des retraites
Marie-Madeleine : Ça commence à m’énerver. Je ne comprends les arguments des politiciens, c’est à se demander s’ils savent de quoi ils parlent.
Françoise : De toute façon, on n’y comprend rien. Déjà, pour faire son propre dossier administratif, cela ressemble à un parcours du combattant.
Brigitte : C’est déjà la 3ème réforme des retraites. On ne sait pas où ça va. Les jeunes craignent qu’ils n’y aient plus d’argent dans les caisses quand ils arriveront à la retraite. C’est un stress pour eux.
Françoise : D’autant plus que pour avoir une bonne retraite il faut avoir travaillé suffisamment. Avant, les métiers étaient plus accessibles, on pouvait apprendre son métier ou suivre une formation directement dans l’entreprise. Maintenant, il faut un certain niveau scolaire pour pouvoir évoluer.
Gérard : J’ai arrêté de travailler à 55 ans. Soi-disant qu’il fallait laisser la plage aux jeunes.
Marie-Madeleine : Moi, ça ne me plait pas la retraite ; ça met en retrait du monde.
Des grèves qui tombent du ciel
Marie-Madeleine : J’aimerais parler des grèves, je trouve qu’il est anormal qu’on fasse des grèves sur un coup de tête sans consultation ; il y a de l’abus.
René : Il faut quand même faire des grèves quand la situation devient intenable !
Marie-Madeleine : Oui mais il ne faut pas confondre la liberté et le droit. On utilise cette notion de liberté, n’importe comment. Les gens jouent sur les mots et en utilisent sans savoir à quoi les associer.
Gérard : Il y a certains débrayages qui s’expliquent par les problèmes que rencontrent les gens qui travaillent. Par exemple, quand des chauffeurs de bus sont agressés, ils font grève pour alerter sur leurs conditions de travail et les violences qu’ils subissent.
Trop d’individualisme
Marie-Madeleine : Aujourd’hui, les gens veulent plus de liberté.
Brigitte : La génération actuelle est très indépendante, l’individualisme s’est installé.
Brigitte : On est moins coopératifs.
Marie-Madeleine : On a perdu le sens du vivre ensemble.
Gérard : Ça dépend. Récemment, lors du Téléthon, des gens ont donné de grandes sommes d’argent pour aider des enfants. C’est encourageant. En même temps, certaines personnes ne donnent rien à ceux qui n’ont rien à manger.
Marie-Madeleine : Les pays le plus riches devraient apprendre à partager. Accueillir les gens dans le besoin. L’immigration est un enrichissement pour les autres.
Brigitte : En Allemagne, ils accueillent moins d’immigrés qu’avant, c’est dommage car l’Allemagne a besoin de main d’œuvre.