L’été de Martine a été chaud en émotions culturelles. Qu’elle partage avec force d’arguments. La pièce et les expositions qui l’ont emballée sont toujours visibles.
par Martine Lelait
Revenant du festival d’Avignon, l’an dernier, j’avais écrit mon profond désappointement face aux superproductions pourtant encensées par la critique et devant lesquelles j’en étais arrivée à me demander ce qu’il en était advenu de mon amour pour le théâtre.
La bonne nouvelle de cette année, c’est que grâce à Julie Deliquet à sa prodigieuse mise en scène de « Welfare » joué dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, que je suis pleinement réconciliée avec le festival d’Avignon.
En réalité, je n’ai pas fait le déplacement à Avignon mais France 5 a eu l’excellente idée de filmer intégralement le spectacle qui dure environ 2 heures et demie et le Festival l’a mis en ligne sur son site :
https://festival-avignon.com/fr/audiovisuel/welfare-de-julie-deliquet-sur-france-5-en-direct-le-7-juillet-2023-346268
« Welfare » est un spectacle très fort qui donne à voir et à réfléchir sur le quotidien et les pratiques d’un centre d’aide sociale à New-York. Ce centre accueille tout au long de sa journée des personnes démunies, exclues, sans abri pour certains, sans emploi pour d’autres, mères célibataires, personnes malades ou handicapées, en demande de quoi se nourrir et se loger, aides qu’elles ne pourront pas ou peu trouver tant leurs parcours chaotiques se heurtent aux procédures d’une administration qui fait ce qu’elle peut mais…
Pas de stars ni de seconds rôles, que des acteurs excellents, touchants : bref, un beau concentré d’humanité.
Des expositions ont aussi ravi mes yeux.
D’abord celle de la Fondation Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau (Finistère) consacrée à John Howe,l’illustrateur de Tolkien. Cette exposition m’avait été vivement recommandée mais je dois avouer que j’y allais avec une petite appréhension : je ne suis pas vraiment fan de ce type de fictions, le tome 1 du « Seigneur des Anneaux » m’est tombé des mains et j’ai réussi à m’endormir pendant le film que mes enfants m’avaient emmenée voir. C’est dire mon appétence pour la chose…
Contre toute attente, même pour une ignare comme moi de l’univers de Tolkien, cette exposition s’est révélée une merveille ! On déambule dans ce musée superbement aménagé au milieu de paysages étonnants, fabuleux, oniriques. Tant les peintures que les dessins de John Howe sont d’une grande beauté.
L’exposition reste visible jusqu’au 28 janvier 2024 : fans ou pas, laissez-vous tenter, vous ne serez sûrement pas déçus.
Dans un tout autre registre, l’Abbaye de Daoulas (toujours dans le Finistère) présente « Mourir, quelle histoire ! » Tout au long du parcours, l’exposition questionne le rapport que nous entretenons avec la mort, les morts, et présente, à travers le temps et à travers le monde, les rites funéraires que les humains ont inventés pour assumer le deuil et la paix des vivants. Passionnant. Visible jusqu’au 3 décembre 2023.
Et plus près de nous Curieux Aînés normands, se tiennent encore quelques jours (jusqu’au 17 septembre) les trois expositions consacrées à Esclavage, mémoires normandes
- au musée de la Corderie Vallois à Notre Dame de Bondeville
- à l’hôtel Dubocage de Bléville au Havre
- au musée Eugène Boudin à Honfleur.