Où sont passés nos sourires, existent-ils encore où se sont-ils transformés en souvenirs ? Les Curieux Aînés ont mené leur (toute petite) enquête…

Par Françoise S.

Premier sourire
Jeudi je suis sortie en centre-ville pour faire un achat chez l’unique droguiste rue du Gros-Horloge.
Rien d’extraordinaire.
Il pleuvait abondamment, les rouennais masqués se pressaient, c’était pas la joie !
Chez le droguiste, une dame est heureuse, elle a enfin trouvé le plumeau idéal pour sa femme de ménage, un truc en plumes d’autruches. Je suis immédiatement transportée au Moulin Rouge entourée de danseuses. Je souris intérieurement.

Deuxième sourire
Après un achat, je sors du magasin et vois un jeune homme noir au sourire éclatant, le cou entouré d’une guirlande de Noël, assis sur un rebord de fenêtre. Il a l’air content, il semble chanter dans la langue de ses origines. Je souris.

Troisième sourire
M’approchant de la place de la cathédrale, je vois une jeune femme récemment SDF, pas de quoi rire !  Alors que je discute avec elle, deux jeunes filles se penchent et lui offrent un petit flacon de parfum. Cette femme est très touchée et les remercie chaleureusement en leur disant qu’elles sont adorables. Je souris encore.

En 20 minutes, j’ai pu sourire trois fois sous mon masque.
Personne n’a rien vu.
Oui il est encore possible de sourire. Même avec le masque il se lit dans les yeux.
Souris à la vie et la vie te sourira.