L’exposition S’habiller pour l’école explore le rapport qu’entretient l’école avec le vêtement depuis les années 1880 jusqu’à nos jours, en s’intéressant à la tenue de l’élève comme à celle de l’enseignant ainsi qu’à la place tenue par le vêtement dans les enseignements. Visite guidée avec Isabelle.
Par Isabelle Revol
Le Musée national de l’éducation présente en ce moment à Rouen une exposition riche d’histoire et d’images (vêtements, photographies de classe, publicités, affiches de cinéma, archives, littérature, reportages télévisés…) autour du thème : « S’habiller pour l’école ». Une thématique bien en phase avec l’actualité puisque le retour de l’uniforme à l’école est actuellement en cours d’expérimentation dans plusieurs établissements scolaires. L’exposition se structure en trois parties : la place du vêtement pour l’écolier, la place du vêtement dans la réglementation et la définition des rôles, le vêtement des enseignants.
Le visiteur découvre des objets que les plus âgés n’ont sans doute pas oubliés : le carnet à renseigner par les parents, les règlements au sujet des uniformes et des blouses. Surprise : le prix Nobel de littérature, Annie Ernaux est présente dans l’exposition à travers un extrait de son roman les Années. Les tenues d’écolière qu’elle décrit, « ne pas mettre en hiver un pantalon sans une jupe par-dessus » rappelleront des souvenirs à toutes les anciennes petites filles des années 60. Autre écrivain présent dans l’exposition : Alphonse Daudet avec un extrait du Petit Chose, où il expose avec finesse ce que le vêtement, à Lyon, pouvait signifier de la classe sociale à laquelle on appartenait.
Le tableau d’une jeune institutrice discrète et élégante rappelle ce que l’on attendait des enseignants à l’époque : du calme et de la retenue auprès de enfants.
Des travaux d’aiguilles (barboteuse, bavoir, guimpe, …) évoquent la peine que se donnaient les écolières pour produire un ouvrage et pour le terminer à temps, avant le baptême du petit cousin à qui il était destiné. Les enveloppes brodées pour serviettes table raniment l’ambiance des repas familiaux.
Mais l’exposition s’adresse aussi aux plus jeunes. Elle montre par exemple comment l’habillement des écoliers s’est uniformisé entre filles et garçons, au cours des dix dernières années. Il est de moins en moins « genré ». En revanche, le cartable, lui, est de plus en plus personnalisé. Dis-moi comment est ton cartable est je te dirai qui tu es ! C’est ce que révèle un reportage photographique réalisé par des enfants.
Quel dommage que cette exposition, aussi intéressante soit-elle, tienne si peu compte du confort des visiteurs. Pourquoi la signalétique est-t-elle mal adaptée, et la lisibilité des « cartels » explicatifs (ou étiquettes) parfois défaillante?
Visite guidée : dimanche 17 mars 15H. Sur réservation : munae-reservation@reseau-canope.fr